Não direi:
Que o silêncio me sufoca- e amordaça.
Calado estou, calado ficarei,
Pois que a língua que falo é doutra raça.
Palavras consumidas se acumulam,
Se represam, cisterna de águas mortas,
Ácidas mágoas em limos transformadas,
Vasa de fundo em que há raízes tortas.
Não direi:
Que nem sequer o esforço de as dizer merecem,
Palavras que não digam quanto sei
Neste retiro em que me não conhecem.
Nem só lodos se arrastam, nem só lamas,
Nem só animais boiam, mortos, medos,
Túrgidos frutos em cachos se entrelaçam
No negro poço de onde sobem dedos.
Só direi,
Crispadamente recolhido e mudo,
Que quem se cala quanto me calei
Não poderá morrer sem dizer tudo.
Poème à bouche fermé
Je ne dirai pas :
Que le silence me suffoque et me bâillonne.
Muet je suis, muet je resterai,
Puisque la langue que je parle est d’une autre espèce.
Paroles consumées qui s’accumulent
Qui se répriment, puits d’eaux mortes,
D’âcres peines transformées en limon,
Fond de vase où restent des racines tortueuses.
Je ne dirai pas :
Qu’ils ne méritent pas même l’effort de les dire,
Les mots qui ne disent pas tout ce que je sais
Dans ce refuge où ils ne me connaissent guère.
Il n’y a pas que de la boue charriée, pas que de la fange,
Pas que des animaux flottant, morts, pas que des peurs
Des fruits turgides s’entrelacent en grappes
Dans le puit noir d’où s’élèvent des doigts.
Je dirai seulement,
Convulsivement replié et muet
Que celui qui se tait quand je me suis tu
Ne pourra mourir sans tout dire.
Les poèmes possibles (Os Poemas Possíveis, 1966)
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