Février


Le jour, c'est une horreur de chaleur, mais vers le soir le temps fraîchit, et à l'aube on est transi de froid, vous connaissez. Nous brûlions des feuilles d'arapavaca pour chasser les guêpes. Ce qui est très joli, lorsque le tison allumé crépite sans fin en étincelles - en langues et languettes-guettes de feu. Diadorim était ma joie. Nous soufflions le feu, ensemble, agenouillés en face l'un de l'autre. La fumée s'élevait, nous faisait tousser et pleurer. On riait. Même que février est le mois le plus minuscule : mais c'est le moment où toutes les noix de coco mûrissent sur les buritis, et quand le ciel se vide de pluie, on découvre réunies toutes les étoiles de toute l'année. Je riais chaque fois.

Diadorim
De João Guimarães Rosa
(traduit par Maryvonne Lapouge-Pettorelli)

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