[...] quand on regarde une photographie dans un cadre on sait immédiatement si la personne photographiée est morte ou vivante, la physionomie est différente, le regard est différent, plus distant, plus vague, plus triste [...]
P.147, coll. Points n° P691
Je tombe comme tombent les arbres et tombant je tombe comme les feuilles et légères les ombres tombent discrètement et je les entends pleurer et parler avec moi et je ne peux pas répondre pendant que je tombe car si je répondais que dirais-je sinon que je m'abats comme se sont abattus autrefois mon père ma mère mon mari soudain silencieux et immobiles et blancs comme la lumière dans cette maison si blanche au-dessus des meubles blancs les miroirs renvoient leur silence et leurs larmes et demain ils monteront avec moi là-haut et sans autres paroles que celles du prêtre ils tourneront mon visage vers le soleil.
P.347, coll. Points n° P691
Antonio Lobo Antunes
L'ordre naturel des choses
Trad. Geneviève Leibrich,
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