Victor Hugo, Les Contemplations, IV, 9.
Oh ! Que de nostalgies
De l'aurore de ma vie,
De mon enfance chérie
Qu'à jamais le temps a ravie !
Que d'amour, que de rêves fleuris,
En ces douces soirées
À l'ombre des bananiers
Et sous les orangers !
Comme ils sont beaux les jours
À l'aube de l'existence !
L'âme respire l'innocence
Comme la fleur ses fragrances;
La mer est un lac de sérenité,
Le ciel, un manteau azuré,
Le monde, un rêve doré,
La vie, un hymne d'amour !
Que d'aurores, quel soleil, que de vie,
Que de mélodieuses nuits,
Dans cette douce allégresse,
Dans ces naïves ivresses !
Le ciel d'étoiles brodé,
La terre d'arômes embaumée,
Le sable par les vagues caressé
Et la mer par la lune baisée !
Ô ! jours de mon enfance !
Ô ! mon ciel de printemps !
Comme elle était douce l'existence
De ces matins souriants !
Loin de mon présent amer,
J'avais parmi ces bonheurs
Les caresses d'une mère
Et les baisers d'une soeur !
Par les montaganes j'allais,
Libre, le coeur content,
La poitrine offerte au vent,
Les pieds nus, les bras dénudés,
Par les prés courant à gambades
De cascade en cascade,
Suivant le vol léger
Des papillons bleutés !
En ce temps fortunés
J'allais cueillant la pitangue,
J'allais attrapant la mangue,
Et sur le rivage je m'ébattais:
Les Ave Maria j'égrenais,
Le ciel toujours beau me semblait,
Je m’ endormais en souriant
Et je m’ éveillais en chantant !
Oh ! Que de nostalgies
De l'aurore de ma vie,
De mon enfance chèrie
Qu'à jamais le temps a ravie !
Que d'amour, que de rêves fleuris,
En ces douces soirées
À l'ombre des bananiers
Et sous les orangers !
(Lisbonne, 1857)
(Poemas retirados da obra bilingüe "Anthologie de la poésie romantique brésilienne" {Paris: Eulina Pacheco/ Éditions UNESCO,2002}, cujos poemas foram escolhidos por Izabel Patriota P. Carneiro e apresentados por Didier Lamaison. Os poemas de Casimiro de Abreu foram traduzidos por Didier Lamaison.)
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