Cauchemar

Il y a une terreur de mains à l’aube,
Un grincement de porte, une défiance,
Un cri perforant comme une épée,
Un oeil exorbité qui m’épie.
Il y a un fracas de fin et d’éboulement,
Un malade qui déchire une ordonnance,
Un enfant qui pleure suffoqué,
Un serment que personne n’accepte,
Un coin de rue qui saute d’embuscade.
Un rire noir, un bras qui rejette,
Un reste de nourriture mâchée,
Une femme rouée de coups qui se couche.

Neuf cercles d’enfer eut le rêve,
Douze épreuves mortelles à vaincre,
Mais le jour naît, et je recompose le jour :
Il le fallait, amour, il le fallait.

Les Poèmes possibles
(Os Poemas Possíveis, 1966)
Ed. Jacques Brémond – Traduction de Nicole Siganos

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