Terre de personne

La pitié sent
La terre mouillée
La tige humide, la racine pourrie.
Les fleurs sur le cadavre
Rétrécissent les pétales transis par le froid.
Le visage de cire dans le cercueil galonné
Sourit comme sourit un aveugle
Qui a la nausée.
Les invités épandent une tristesse enjouée.
Le défunt se refuse
A toute communication avec l' humanité
Qui lui est déjà tout à fait indifférente.
(Lui qui est mort "pour la cause" et reçoit les honneurs
funebres.)

Dans sa tour d'ivoire,
Sous le ciel absolu du paysage ravagé,
Lui règne, fier. ( Il y a des couronnes, des drapeaux dans
la salle.
Passant ! découvre-toi, ne ris pas,
Respecte la mort et sa mauvaise odeur de gloire.





(Da antologia “La poésie brésiliènne”, com organização e tradução de A. D. Tavares-Bastos, premiada em 1954 pela Academia Francesa. A 1a. edição francesa foi lançada por Editions Seghers, em Paris, em 1966).


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